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Une dynamique en pleine expansion
Le paysage universitaire du continent connaît une phase d’expansion marquée par une demande accrue de formation supérieure. Cette croissance est alimentée par une démographie jeune et une volonté affirmée de développement socio-économique. Les établissements d’enseignement supérieur se multiplient, dans un contexte où les besoins en compétences qualifiées s’accroissent. Toutefois, les dernières données du classement QS World University Ranking 2025 révèlent de fortes disparités, notamment l’absence d’institutions francophones subsahariennes parmi les quarante premières du continent, alors que d’autres régions consolident leur position.
Une prédominance anglophone affirmée
Les résultats du classement QS 2025, reposant sur des indicateurs comme la réputation académique, l’employabilité des diplômés, les ressources humaines et la production scientifique, confirment la domination d’établissements anglophones. Plusieurs universités se distinguent par leur positionnement international, avec une forte présence dans les classements mondiaux. Cette suprématie reflète une politique d’investissement plus soutenue, une ouverture vers la recherche appliquée, et une intégration renforcée dans les réseaux de coopération académique.
Des universités francophones à la traîne
Dans l’espace francophone subsaharien, de nombreux établissements souffrent d’un déficit structurel. Les défis sont multiples : infrastructures en déclin, faible accès au financement, et dispositifs de gouvernance peu adaptés à l’exigence de performance académique. Si certaines institutions bénéficient d’un ancrage régional fort, leur rayonnement reste limité sur la scène internationale. Le manque de publications scientifiques dans des revues référencées et la rareté de partenariats académiques freinent la progression dans les classements internationaux.
Une visibilité accrue dans d’autres classements
En dehors du QS, certains classements mettent en avant les progrès réalisés par des institutions subsahariennes francophones. Des organismes comme Times Higher Education soulignent les avancées enregistrées par plusieurs établissements dans des disciplines spécifiques. Ces reconnaissances, bien que modestes, indiquent une montée en puissance progressive, notamment grâce à des évaluations mieux adaptées au contexte local, prenant en compte l’accessibilité, l’impact territorial et l’équité dans l’enseignement supérieur.
Une formation tournée vers les réalités locales
De nombreux établissements réorientent leurs programmes pour répondre à la demande de compétences dans les secteurs porteurs. L’accent est mis sur les formations professionnalisantes dans les domaines de la technologie, de l’environnement, de la santé et de l’agriculture durable. Cette stratégie d’adaptation permet de mieux aligner l’offre universitaire avec les priorités économiques et sociales. Elle contribue aussi à renforcer l’employabilité des jeunes diplômés, tout en préparant les futurs cadres aux défis de la transformation numérique.
Des défis persistants en matière de financement
Le financement demeure une préoccupation centrale. Les universités manquent souvent de ressources pour développer des laboratoires performants, soutenir la recherche ou attirer des enseignants-chercheurs de haut niveau. Cette contrainte budgétaire impacte directement leur capacité à innover et à produire des connaissances à haute valeur ajoutée. Les écarts se creusent face à d’autres régions où les établissements disposent de subventions plus importantes et de fonds privés. Le classement QS met en évidence ces limites, notamment en matière d’influence scientifique mesurée par les citations d’articles.
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Vers une ouverture internationale plus marquée
L’internationalisation reste un enjeu stratégique. Plusieurs initiatives visent à attirer des étudiants étrangers, à signer des accords de double diplôme ou à établir des campus associés. Toutefois, la proportion d’étudiants et d’enseignants étrangers demeure faible dans les institutions francophones subsahariennes. Pour améliorer leur positionnement, ces dernières doivent renforcer leur attractivité par des offres de formation en langues multiples, des mobilités académiques et une plus grande visibilité sur les plateformes internationales.
Malgré les difficultés, les perspectives d’évolution sont encourageantes. Des réformes de gouvernance sont engagées, des partenariats émergent avec des institutions internationales, et des investissements ciblés sont réalisés dans le numérique éducatif. Des programmes de soutien au développement de la recherche, notamment dans le domaine des sciences appliquées, commencent à porter leurs fruits. Cette dynamique, encore inégale, montre toutefois la volonté des acteurs de transformer le système d’enseignement supérieur en un levier de croissance.